Juste un café...

Ghislaine, Ghislaine, Ghislaine... Il ne regrettait pas de l'avoir engagé, elle. Même si elle n'en avait pas trop l'air, la secrétaire avait de bonnes idées. Là, assis à la table de la salle des prof', il avait dans les mains une nouvelle des fantaisies qui sortaient de l'esprit un peu farfelu de la jeune femme : le projet d'un bal de Noël. Bah, pourquoi pas, avait-il pensé en premier. Mais en lisant ces lignes, il avait trouvé ce projet très intéressant... Même si le budget de cette année risquerait d'être trop juste pour pouvoir le mener à terme. L'année prochaine peut-être. Après tout, il pourrait tout planifier avec ce bal, ce qui lui faciliterait la tâche...

Mouais... Une table propre, une chaise assez confortable, un projet sympathique dans les mains... Il ne manquait qu'un café... Ouais, un bon express, il lui fallait toujours ça pour l'aider à réfléchir. En voilà un, de nouveau projet : changer la machine à café de la salle... Celle-ci avait un peu de peine en ce moment, il faudra faire quelque chose à son propos.
Décidé, le directeur posa ses papiers, avant d'arriver vers la dite machine... Seulement voilà, une jeune femme, probablement un professeur... Ah oui, Azura... Azura quelque chose. Il ne s'en souvenait plus, il ne l'avait vu que quelque fois, quand elle avait été engagée. Prof de chimie, si ca mémoire était bonne. Et ce n'était même pas sur que ce soit elle, il avait de la peine avec les gens de dos.
Enfin bref, peut importait. Ça faisait un petit moment qu'elle attendait devant la machine, probablement entrain de choisir ce qu'elle allait prendre. Le truc, s'était que lui n'avait pas tout son temps. Non pas qu'il soit pressée, juste pas très patient. Au bout d'une dizaine de seconde, il se mit derrière elle, passant son bras par-dessus l'épaule de la jeune femme, irrité. Certes, son visage était soudainement bien proche de l'oreille, et son corps gigantesque bien proche de celui d'Azura, mais ce qu'il voulait, là, c'était un café...
Juste un café...

- Pardon... marmonna-t-il simplement, avant de mettre sa pièce et de cliquer sur le bouton...

Azura finissait sa journée. Voilà quatre jours qu'elle enseignait dans ce lycée, et elle s'était plutôt bien intégrée parmi ses collègues, du moins, elle en avait l'impression. Ses élèves ne lui avaient toujours pas joué de mauvais tour et il n'y avait eu aucune explosion en classe. Ca commençait plutôt bien.
Fatiguée, elle s'était rendue dans la salle des professeurs afin de se servir une boisson chaude, avant de retourner dans sa chambre au campus pour préparer son cours du lendemain.
La salle des profs était pratiquement vide. Seuls deux ou trois professeurs étaient encore là, tous les autres s'en étaient déjà rentré chez eux.
Azura posa ses affaires sur une table et se dirigea vers la machine à cafés. C'était incroyable le nombre de boissons que cette machine pouvait préparer: café, express, cappuccino, thé noir, thé vert... Prenant son temps, Azura parcourut la listes des boissons chaudes, hésitant entre café et thé.
Soudain, un bras passa par dessus son épaule et inséra de la monnaie avant de presser sur le bouton qui mit en marche la machine. "Pardon", marmonna une voix masculine comme seule excuse. Azura, qui n'aimait pas trop le fait que quelqu'un se soit ainsi comporté, s'écria à l'homme derrière elle:

-Non, mais oh, vous gênez surtout pas!

La jeune femme se retourna et découvrit alors avec stupeur que l'homme qui se tenait derrière elle n'était autre que le directeur, soit son supérieur. Sans pour autant virer au rouge cramoisi, elle bafouilla pour se reprendre:

-Enfin, je veux dire... Vous auriez pu attendre, je n'allais pas faire long...

Eh bien, son geste ne lui avait pas plu. Du moins pas assez pour qu'elle ne s'abstienne de lui crier dans les oreilles qu'il était un ingrat, un imbécile, un irrespectueux et diantre, qu'il n'était qu'un petit polisson mal instruit et qu'il finirait clochard sous les ponts. (oui bon, pas tout à fait ces mots-là, m'enfin, ça revenait au même...). Quoi qu'il en soit, cette remarque ne plaisait pas au directeur, bien que ce soit lui qui soit en faute, dans cette situation là.

- Enfin, je veux dire... Vous auriez pu attendre, je n'allais pas faire long... tenta la jeune professeur, pour que la pillule passe un peu mieux.
Echec.
- Naturellement. Sauf que ça fait déjà une demi-heure que vous attendez là devant. Je n'ai pas la journée pour attendre que vous preniez à boir, j'ai du travail. Pas comme tout le monde. répondit-il, irrité et irritant, sur un ton froid et désagréable. Du haut de son mètre 90, il se permit de passer Azura au scanner visuel, ce qu'il a pour habitude de faire quand il est de mauvaise humeur.

Le scanner visuel consiste à regarder furtivement une personne de bas en haut, une fois, avec un soupcon de mépris.... Là, il remarqua peut-être quelque chose qui rajouterait de l'huile sur le feu... Il se permit, puisqu'après tout il était son supérieur, et que c'était un sale type sans foi ni lois :
- Et la prochaine fois, mettez une jupe un peu plus longue. Les élèves ont peut-être plus important à faire que vous reluquer.

-Naturellement. Sauf que ça fait déjà une demi-heure que vous attendez là devant. Je n'ai pas la journée pour attendre que vous preniez à boire, j'ai du travail. Pas comme tout le monde.

Azura allait répliquer qu’elle n’attendait pas depuis si longtemps, que c’était lui qui n’était pas patient, et que elle aussi avait du travail, pas seulement lui. Elle lui aurait bien dit tout cela, mais elle s’arrêta avant de prononcer le moindre mot en constatant qu’il la regardait de haut en bas:

- Et la prochaine fois, mettez une jupe un peu plus longue. Les élèves ont peut-être plus important à faire que vous reluquer.

Azura l’aurait giflé. S’il n’avait pas été son supérieur. Elle leva les yeux au ciel, consternée. Il la provoquait, c’était évident. N’empêche, ça marchait plutôt bien. Il était assez facile de la mettre en colère. Les yeux jetant des éclairs, Azura ne pu, cette fois-ci, s’empêcher de rétorquer à cet individu grossier:

-Excusez-moi, mais aucun élève n’a été déconcentré par ma tenue aujourd’hui, étant donné que nous portons une blouse descendant jusqu’aux genoux pour faire de la chimie. Et, entre nous, vous êtes plutôt mal placé pour me faire de telles réflexions. Si je ne m’abuse, beaucoup de jeunes filles vous ont « reluqué » en gloussant quand vous passiez dans les couloirs.

Le café avait eu largement le temps de remplir le gobelet durant la « conversation » entre Youichi et Azura. Cette dernière s’empara du gobelet, payé par Tsuyosa, et adressant un large sourire à son supérieur, elle s’écarta:

-La machine est tout à vous.

Azura alla s’assoire à une table non loin. Il n’y avait plus personne à présent dans la salle, mis à part Youichi et elle. Elle ne le laissait pas paraître, mais elle priait intérieurement pour que le directeur ne la renvoie pas (et, entre nous, c'était tout ce qui lui restait à faire...).

-Excusez-moi, mais aucun élève n’a été déconcentré par ma tenue aujourd’hui, étant donné que nous portons une blouse descendant jusqu’aux genoux pour faire de la chimie. Et, entre nous, vous êtes plutôt mal placé pour me faire de telles réflexions. Si
je ne m’abuse, beaucoup de jeunes filles vous ont « reluqué » en gloussant quand vous passiez dans les couloirs. Ouh... elle était hors d'elle... Amusant, très amusant.

Sur ce, elle prit avec désinvolte le café qu'Osa S'était payé... Ouh... il était hors de lui... Moins amusant, beaucoup moins amusant. Elle alla s'asseoir à une place, autour de la table ronde de la salle des profs. Elle l'avait cherché, elle allait le trouver. Le démon s'approcha, sans reprendre de boisson, ayant la soif coupée et pour éviter que l'intéressée ne lui fasse le coup qu'il allait lui faire.
Habilement, il prit le stylo de la jeune femme, et de ses doigts vicieusement mauvais, le laissa faire un délicieux "ploch" dans le café qu'Azura s'était approprié. Il ajouta, avec un air toujours aussi irrité :

- Deux choses, madame Dominguez. Premièrement, avec ce que je vous paye, vous avez largement assez pour vous payer votre propre café, inutile de voler celui de vos supérieurs. Deuxièmement, je m'excuse d'avoir penser que les élèves avaient pu poser les yeux sur vous. Je ne vous ait pas bien regardé, c'est vrai que vous n'avez pas tellement les "attributs" nécessaires pour cela.
Et noter que la jalousie est un mauvais défaut, je vous prierais de laisser les élèves qui pensent m'être destinées tranquilles.

Et sur ce, il s'en retourna à sa place, malheureusement pas très loin de celle d'Azura, reprendre son travail qui l'attendait avec impatience, accompagné d'une certaine quantité de feuilles un peu éparpillées dans les environs de sa place...

En premier lieu, il lui en voulu de lui avoir prit son café. Du coup, il plongea son stylo à elle dedans. Cela pouvait paraître un peu puéril comme geste, mais ça eut le don d'énerver Azura. Alors quand il ajouta...:

-Deuxièmement, je m'excuse d'avoir penser que les élèves avaient pu poser les yeux sur vous. Je ne vous ait pas bien regardé, c'est vrai que vous n'avez pas tellement les "attributs" nécessaires pour cela. Et noter que la jalousie est un mauvais défaut, je vous prierais de laisser les élèves qui pensent m'être destinées tranquilles.

...Elle fut vraiment en colère. Comment avait-il osé lui dire une chose pareille? Comment avait-il pu être aussi méchant sur son physique? Et comment pouvait-il la traiter de jalouse envers les élèves?
Quand le directeur alla s'assoire à une table, pas trop loin d'Azura, cette dernière était rouge de rage. Bon sang, qu'avait-il contre elle à la fin?
Étant petite, Azura ne se laissait jamais faire par les garçons qui venaient l'embêter, ou par les filles qui la critiquaient. Elle s'était toujours défendue, et ce n'était pas aujourd'hui qu'elle allait arrêter.
Brusquement, elle se leva de sa chaise et s'avança vers Youichi. Elle se plaça debout en face de lui, le foudroyant du regard. En fait, elle était tellement en rogne et elle voulait parler tellement vite que parfois, son vocabulaire japonais ne suffisait plus...

-Comment pouvez-vous dire des choses pareilles? Vous êtes un... un... ingrat égocentrique! Todo esto para tomar un café! Et le stylo? Vous êtes vraiment... vraiment... infantil! Je ne crois pas qu'il s'agisse là d'un comportement qu'un directeur doit avoir avec ses professeurs! Esto es realmente increíble!...

Là, elle manquait de mots. Elle ne savait plus quoi dire. Et elle avait soudain pris conscience qu’elle parlait avec son supérieur, donc qu’il avait le droit de la renvoyer, même si c’était lui qui avait commencé à être désagréable avec elle... Néanmoins, elle persistait à lui jeter des regards furieux. Elle était comme ça: impulsive et directe...

La jeune prof s'approcha du directeur, folle de rage. Oh, n'avait-elle pas le sens de l'humour ? Il y était peut-être allé un peu fort avec elle... C'était vrai, il n'aurait pas du dire ce qu'il avait dit. Il n'aurait pas du la critiquer ni ruiner son café (qu'il avait payé, mais bon). Il devrait s'excuser...

Naaaaaon...

Bien sûr que non, il n'allait pas s'excuser. Au contraire, la voyant là, devant lui, lui balançant des regards à brûler un mouton (oh, quelle belle image), il avait justement envie d'en rajouter encore, et encore. Allez, encore un peu, pour la forme.

-Comment pouvez-vous dire des choses pareilles? Vous êtes un... un... ingrat égocentrique! Todo esto para tomar un café! Et le stylo? Vous êtes vraiment... vraiment... infantil! Je ne crois pas qu'il s'agisse là d'un comportement qu'un directeur doit avoir avec ses professeurs! Esto es realmente increíble!... lança-t-elle avec rage, perdue elle-même dans ses paroles. Se rendait-elle compte qu'elle parlait à son supérieur, au directeur et fondateur de l'école où elle travaillait ?

Quoi qu'il en soit, Osa soupira. Il avait comprit la moitié de ce qu'elle avait dit, mais il en savait suffisamment pour comprendre qu'elle lui en voulait et qu'elle était du genre à réagir au quart de tour. Le démon se leva de sa chaise, étant ainsi plus grand et plus effrayant encore (oui parce que l'avoir en face de soit n'est jamais une partie de plaisir. Ou du moins rarement...). Il lui répondit, en roumain pour lui faire comprendre que parler deux langues à la fois n'est pas très apprécier :

- Data viitoare încercaţi să trouver une réponse mai mult compréhensible, c'est très énervant quand vous faites semblant d'être l'adulte parfaite qui tente de faire comprendre à l'enfant qu'il n'est qu'un idiot. Maintenant rasseyez-vous et taci...

*traduction :
- La prochaine fois essaye de trouver une réponse plus compréhensible, c'est très énervant quand vous faites semblant d'être l'adulte parfaite qui tente de faire comprendre à l'enfant qu'il n'est qu'un idiot. Maintenant rasseyez-vous et ferme-la...

Bien évidemment, il n'avait pas loupé l'occasion de critiquer sa façon de parler. Youichi s'était levé, regardant Azura de haut. Il pouvait faire peur, mais la jeune femme ne se laissa pas démonter. Pour bien lui faire comprendre qu'il n'avait pas apprécié son discours en japonais/espagnol, il s'amusa à lui répondre en mêlant une langue inconnue à Azura dans ses phrases. On aurait dit du russe, ou un truc dans le genre.
L'Espagnole ne comprit donc pas la moitié de ce que lui dit le directeur, mais elle parvint tout de même à capter qu'elle n'avait plus rien à dire et qu'elle devait le laisser tranquille.
Azura le fixa droit dans les yeux, ne sachant pas comment réagir. Abdiquer et retourner s'assoire? Continuer à lui jeter des regards noirs? S'excuser?
En même temps, elle avait plutôt intérêt à arrêter de crier. Il en allait de son poste de professeur dans ce lycée. Mais fallait-il aller jusqu'à s'excuser? Non, elle n'en avait pas la moindre envie. La jeune femme se retourna donc, prête à aller se rassoire, mais elle s'arrêta en chemin. Elle ne supportait pas l'idée qu'il s'en sorte si facilement. Il avait beau être son supérieur, il n'avait pas le droit de lui dire des choses pareilles. Elle fit alors volte-face et alla s'assoire en face de Youichi, les bras croisés. Fixant le directeur dans les yeux, la jeune femme prononça calmement, avec toutefois une pointe de froideur dans la voix:

-J'aimerais juste savoir: vous êtes toujours comme ça, à vous engueuler avec les professeurs? Ou juste avec moi? Ne me dites pas que vous êtes si en colère pour un café.

Ouf, elle allait partir. Elle avait enfin compris qui était le boss... Ah, ben non. Elle s'était rassie... Mais pas n'importe ou. Oh non, pas n'importe où. En face de lui, évidemment. Non non, elle ne pouvait pas s'éloigner de lui, il fallait qu'elle s'en rapproche. Peut-être Azura aimait-elle le danger.
Dans ce cas, qu'elle s'en aille faire du saut à l'élastique et qu'elle le laisse tranquille.

-J'aimerais juste savoir: vous êtes toujours comme ça, à vous engueuler avec les professeurs? Ou juste avec moi? Ne me dites pas que vous êtes si en colère pour un café. demanda-t-elle, curieuse. Ou inconsciente.

Il eu un temps d'hésitation. N'avait-elle pas eu l'idée que, que ce soit la vérité ou non, il allait lui répondre quelque chose de blessant ? Sur son physique, sur son mental ? Oui, non ? Ah là, c'était difficile à deviner. Bon, tant pis, il répondrait la vérité.

- Je suis fatigué, énervé, irrité, et je regrette de ne pas avoir une compagnie plus... Passons. Vous avez fait la mauvaise action au mauvais moment. C'est tout. Je n'ai de particulier contre vous. dit-il en se rasseyant, regrettant sur le moment de ne pas pouvoir prendre une gorgée de café qui l'aurait peut-être remis d'aplomb.

Le directeur se rassit, visiblement irrité qu'Azura insiste à tel point. Il lui confia qu'il était fatigué, énervé, qu'elle n'y était pas forcément pour grand chose... A ces mots, Azura se calma un peu. Elle connaissait bien ces moments d'énervement, ou sa seule envie est de se retrouver seule. Si elle n'avait pas réagi brusquement quand il lui était passé devant en prenant un café, tout aurait été tellement différent... Azura se leva, soupirant un "bon..." et se dirigea vers la machine à cafés. Insérant de la monnaie et cliquant sur le bouton, elle se servit un café, le même que Tsuyosa s'était pris avant qu'elle ne le lui pique et qu'il n'y plonge un stylo dedans.
Sans pour autant esquisser le moindre sourire, l'Espagnole s'approcha de la table de son supérieur et posa devant lui le gobelet fumant.

-Voilà. Je vous dois bien ça, après tout. Cela ne veut pas pour autant dire que je vous pardonne.

Azura tourna le dos à Youichi, s'empara des ses affaires posées sur la table d'à côté et avança vers la sortie.

-Eh bien... bonne soirée quand même, lança-t-elle à Youichi, un petit sourire gêné se dessinant sur ses lèvres.

Elle lui avait repayé un café, et l'avait déposé sur la table, juste devant le directeur. Elle avait laissé son orgueil et sa dinité pour adoucir l'ambiance, pour la rendre un peu moins... pesante. Et la jeune professeur avait bien réussi. Maintenant, c'était Youichi qui se sentait mal à l'aise. Car si jusqu'à maintenant, il était persuadé de ne faire que rendre la monnaie de la pièce, il se demandait à présent s'il n'était pas allé un peu loin. C'était vrai, elle était un professeur, il était un directeur, il était censé montrer à la base.
Mais qu'est-ce qu'il racontait, le démon n'était pas son père. Il devait faire regner l'ordre et le respect, par apprendre les bonnes manières à son personnel. Il n'empêche que le monstre ne se sentait pas très bien, là, comme ça.
Sans un bruit, il se leva aussi, suivant les pas de la jeune espagnole qui lui tournait le dos.

-Eh bien... bonne soirée quand même. Lança-t-elle en s'approchant encore d'avantage de la sortie.

Une demi-seconde plus tard, après ces dernières paroles prononcées par la jeune femme, la main rachitique de Tsuyosa vint glisser un stylo dans la poche de chemise du professeur. Elle avait prit son café, et le lui avait rendu. Il avait bousillé son stylo, et lui en devait un neuf. Il dit à son tour :

- Je vous doit bien ça... Mais que suis-je censé faire pour que vous me pardonniez ?

Azura fût assez surprise de voir Youichi mettre un nouveau stylo dans la poche de sa chemise. Elle se retourna brusquement alors que le directeur « s’excusait »:

- Je vous doit bien ça... Mais que suis-je censé faire pour que vous me pardonniez ?

Il y avait cinq minutes à peine, ils se criaient dessus et à présent, il lui demandait comment elle pourrait lui pardonner! Azura, quoique surprise, fût soulagée de voir qu’il ne lui en voulait pas autant qu’elle ne le pensait. Tout sourire, elle lui répondit:

-Rien du tout, vous êtes déjà tout pardonné. Et puis, moi aussi je me suis laissé quelque peu emporter tout à l’heure, alors je vous en prie, nous sommes quitte à présent!

Elle allait s’en aller, lorsqu’elle eut une idée. Elle proposa, enthousiaste:

-J’allais aller à la cafétéria, histoire de manger quelque chose, ça vous tenterai de venir avec moi?

Là, il se posait des questions... Elle ne lui en voulait plus, il était pardonné... Mais il n'avait rien fait pourtant ?! Le professeur ne lui donna que pour simple explication qu'elle "s'était aussi un peu emportée". Le démon se posa tout de même la question si elle ne se moquait pas de lui. Oui, elle s'était emportée, mais lui aussi. Enfin lui encore plus. Et il lui avait suffit de ne rien faire pour qu'elle lui pardonne ? Ce n'était pas plutôt parce qu'il était son supérieur ? Arf, il commençait à se mélanger là...
Tout ce qu'il devait retenir, c'était qu'il n'aurait rien à faire, point. Ca suffisait avec les questions inutiles.

Alors qu'elle allait s'en aller, et que lui de même, la jeune femme fit au directeur une proposition... surprenante : aller manger tous les deux à la cafétériat. Ca ne respirait pas le professionalisme, cette idée.
Mais quoi qu'il en soit, il avait faim. Et on ne refuse pas la compagnie de quelqu'un a qui on vient de saboter le matériel, c'est une règle. Surtout que la loup-garou semblait si enthousiaste...

-.... Pourquoi pas... J'arrive tout de suite. répondit-il, surpris.

Il n'eut qu'à faire deux pas et rassembler les feuilles éparpillées sur la table pour avec ses affaires. Sa sacoche à la main, il fit signe à Mademoiselle Dominguez de passer devant lui. Non pas qu'elle connaissait le chemin mieux que lui, c'était une question de principe.

- Vous ne seriez pas un peu... lunatique, par hasard ? se permit-il de demander, alors qu'ils sortaient de la salle des professeurs...

[Vu que tu es déjà à 20 pts de réputation, je te propose d'aller faire un tour sous "Réputation dans le lycée", du réglement ;D]

A la grande surprise d'Azura, le directeur accepta d'aller à la cafétéria avec elle. Il alla prendre ses affaire, et un fois revenu, la laissa passer devant. Azura ne savait pas s'il s'agissit-là d'un geste de politesse ou autre chose, mais elle s'en fichait pas mal.
Une fois dans le couloir, Youichi ne put visiblement pas s'empêcher de demander:

- Vous ne seriez pas un peu... lunatique, par hasard ?

Azura ne prit pas mal la remarque, elle se contenta de sourire. Puis elle finit par avouer:

-Peut-être. Mais il est également possible que je veuille me racheter devant mon directeur, car après ce que j'ai dit et fait -même si c'était surtout de votre faute- j'ai trop peur de me faire virer au moindre problème. Du coup, je me fais sympa et souriante devant vous, pour que vous oubliiez notre malentendu!

Elle n'aurait peut-être pas dû dire tout ça, mais bon, c'était fait, et puis, mieux valait montrer au directeur qu'elle n'avait pas de mauvaises intentions en l'invitant dîner...
Arrivé à la cafétéria, Azura posa ses affaires sur une table, se tourna vers Youichi et demanda:

-Alors? Vous prenez quoi?

Ah. Elle voulait juste se racheter, et éviter d'être virée... Tant mieux, parce que Youichi détestait les gens lunatiques. Il les trouvait trop surprenants, trop déstabilisants. Un comportement constant reste, d'après lui, la compagnie la plus sûre et la plus agréable. Même un élève détestable était préférable à un élève lunatique. Parce qu'au moins, il savait comment le dresser, celui-là. Le pire, serait UNE élève lunatique. Déjà que le Directeur avait de la peine à mettre des règles aux élèves féminine, une jeune fille lunatique l'aura achevé.
C'est facile d'avoir l'air malveillant devant un adolescent mal luné ou un peu dérangé. Avoir l'air méchant devant une adolescente mal lunée ou un peu dérangée, ça s'était autre chose. Il ne savait pas pourquoi, mais il préférait toujours passer ses nerfs sur les jeunes hommes que sur les jeunes filles de cet établissement.

Le temps qu'il y réfléchisse, la professeur de chimie et lui étaient déjà devant le réfectoire. Et c'était au démon de choisir en premier son repas. Il posa à son tour ses affaires. Arf, qu'est-ce qu'il allait choisir... Il y avait des plats d'à peu près partout, marqué sur le menu principal.
Des tapas, des rouleaux de printemps, les éternels sushis, du boeuf Stroganov (allez savoir ce que c'est...), des sarmalute cu costita... Bon, pas besoin d'aller plus loin, le seul plat roumain ce soir était principalement constitué de choux. Et les choux, non merci. Le directeur répondit donc :

- Je vais reprendre des sushis. C'est le seul plat que je connaisse qui je peux manger... Et vous ?

Quand elle aura choisit, ils n'auraient plus qu'à s'avancer un peu pour demander directement au cuisinier de leur donner leur plat. Eh oui, personne n'avait jamais vu de serveur dans une réfectoire...

Youichi décida de prendre des sushi. Et elle? Bof, il n’y avait pas grand chose qu’elle connaissait, la nourriture venant des quatre coin du monde. Elle remarqua alors, inscrit sur la carte, un repas qu’elle connaissait... vraiment bien!

-Je vais prendre une paella, señor, annonça-t-elle au cuistot.

Elle posa sur un plateau l’assiette que le cuisinier lui avait tendue, puis s’éloigna à une table, bientôt rejointe par Youichi et ses sushi. Le réfectoire était presque désert, seuls quelques élèves étaient encore là à boire ensemble un coca.
Azura lança un « bon appétit » et ils commencèrent à manger. Le silence qui suivit fit presque regretter à l’espagnole d’avoir invité son supérieur. Azura, souhaitant détendre l’atmosphère légèrement étouffante, déclara à Youichi en désignant sa paella:

-Vous devriez goûter, c’est bien meilleurs que des sushi^^. Enfin, c’est mon avis personnel, bien sûr. Vous en voulez?

Azura avait prit quelque chose qu'il ne connaissait pas et dont, entre nous, il se fichait pas mal. Quand il retrouva Azura à une table, il commença à se dire qu'il allait probablement regretter d'avoir accepter de venir manger avec elle. De quoi allaient-ils bien pouvoir parler ? Pas de la pluie et du beau temps... Même là-dessus, ils seraient capable de se prendre la tête. Comment trouver un sujet stérile de dispute.
Ah non, il ne voyait pas.
Une fois à table, ils s'échangèrent un faible "bon appétit", avant de commencer leur repas respectif. L'ambiance était pesante et l'atmosphère était lourde. C'était rare que le directeur préfère encore manger avec le sous-directeur, mais là, il sentait qu'il aurait passé un repas plus... humain, s'il pouvait dire.

C'est alors que la jeune professeur lui fit une offre des plus inattendues...

-Vous devriez goûter, c’est bien meilleurs que des sushi^^. Enfin, c’est mon avis personnel, bien sûr. Vous en voulez?

Youichi leva les yeux vers elle, puis les baissa sur le plat qui s'appelait... euh... paella, si sa mémoire était bonne...Des fruits de mer, et du riz. Désolé mais la recette ressemblait drôlement au plat traditionnel japonais. Et personnellement, ça ne lui faisait pas très envie...
Même pas du tout...

- Non merci. Vous seriez capable de m'empoisonner. répondit-il un sourcil légèrement levé.

Se rendant compte, avec le silence morbide qui suivit, qu'il venait d'achever l'ambiance que la demoiselle avait probablement tenté de relever, Osa tenta à son tour d'engager la conversation... Avec un sujet pas très intéressant, qui allait certainement se terminer par une dispute, mais un sujet quand même.

- Dites-moi, Mlle Dominguez, pourquoi est-ce que vous mangez et dormez au lycée ? Vous êtes venue seule au Japon ?

Oulà... Mauvaise idée, visiblement, que d'avoir voulu initier Youichi au repas traditionnel espagnol. En effet, il répondit d’un ton plutôt méchant qu’il craignait qu’elle ne veuille l’empoisonner. Ben voyons, rien que ça. Azura aurait volontiers rétorquer quelque chose du même ton que lui, mais elle n’en trouva pas le courage: ah quoi bon se prendre la tête avec une personne aussi hautaine? Sans oublier qu’il s’agit de son supérieur, et qu’elle avait déjà eu assez d’ennuis avec. L’espagnole garda donc le silence, faisant abstraction du refus de Youichi.
Quelques instant plus tard, alors que l’ambiance était retombée bien bas -voire au point zéro-, Youichi voulut à son tour engager la conversation:

- Dites-moi, Mlle Dominguez, pourquoi est-ce que vous mangez et dormez au lycée ? Vous êtes venue seule au Japon ?

Ce n’était pas vraiment le sujet de conversation qu’Azura aurait préféré, mais bon, au moins elle avait l’occasion de parler, même si c’était pour dire qu’à 27 ans, elle était toujours célibataire et sans appartement à elle...

-Eh bien... En fait... Oui, soy venue seule au Japon, étant donné que je n’ai personne dans ma vie. Et étant donné que je ne roule pas sur l’or ces temps, je n’ai pas les moyens de me louer un appartement en ville, c’est pourquoi je vis au lycée^^.

Azura soupira tristement, comme à chaque fois qu'elle réalisait que sa vie n’était décidément pas très intéressante. Toutefois résolue à ne pas laisser le silence les gagner à nouveau, elle enchaîna:

-Et vous? Je sais que vous vivez également au lycée... Porqué?

Oh ! La jeune femme n'avait dit qu'un seul mot en espagnol, sur deux phrases entières, beau boulot ! Même s'il arrivait à déchiffrer les dialogues codés d'Azura, il préfèrait quand elle parlait un maximum en japonais. Eh oui, non pas qu'il soit fainéant, juste qu'il aimait quand la conversation suivait sans qu'il ne perde un certain temps à retourner la phrase dans tous les sens pour la comprendre.
Quoi qu'il en soit, les dire de la demoiselle étaient clairs : elle était seule, pas bien riche (lui qui avait l'impression de payer ses employés une fortune... où va le monde ?), et c'était donc pour cette raison qu'elle profitait des chambres des professeurs. Ouais, ça paraissait être une bonne raison.
Sauf que maintenant, c'était à son tour à lui. Il devait dire pourquoi il dormait au lycée... Bon, après tout, il l'avait cherché, toujours à poser des questions farfelues...

- Eh bien... J'ai suffisamment dépensé pour ce lycée, et comme je suis seul également, je ne vais pas me priver des chambres que j'ai moi-même mises à disposition...

Il manquerait plus que ça tiens, qu'il doive payer un appartement en plus, alors qu'il avait tout ce qu'il fallait ici. Mais revenons à nos moutons. En réalité, il était intrigué par le fait que la jeune femme qu'il avait en face de lui soit célibataire. Elle était jolie, jeune, -probablement, si on la connaissait bien- sympathique... Pourquoi aucun homme n'avait donc voulu s'installer avec elle ? Stupide question, c'était certain qu'elle était avec quelqu'un, mais comme Monsieur X ne devait pas non plus crouler sous l'or, il vivait lui aussi en compagnie de ses collègues. Ah, la vie de couple, que c'est compliqué. Il n'était pas mécontent d'être seul, en fin de compte.
Mais trève de rêverie, curieux, il voulait en savoir plus. Alors, avec ruse, d'un air étonné il demanda :

- Mais... Vous êtes vraiment seule ? Il me semble pourtant vous avoir vue en compagnie d'un homme, hier, vers les restaurants...

Ahah, que nenni. Non seulement il n'était pas allé. lui, aux restaurants (même si l'envie ne lui avait pas manqué), mais plus il n'avait aucune idée de ce qu'elle avait bien pu faire hier soir...

Youichi livra alors à Azura la raison pour laquelle il vivait au lycée. Au fond, elle était simple et logique: il avait investit énormément d'argent dans ce lycée, pourquoi ne pas en profiter aussi? Puis le directeur prit un air étonné et revint sur la déclaration d'Azura sur le fait qu'elle était seule:

- Mais... Vous êtes vraiment seule ? Il me semble pourtant vous avoir vue en compagnie d'un homme, hier, vers les restaurants...

Comment ça? Elle, en compagnie d'un homme, vers les restaurants? Non, il avait dû se tromper, elle était dans sa chambre hier soir, comme d'habitude. Pas en train de manger au restaurant (même si l'idée lui aurait plu: cela changerait des plats de la cafétéria...). D'un air étonné, l'espagnole, répondit alors:

-No señor, vous devez vous tromper, je n'étais -malheureusement- pas au restaurant hier, et encore moins en compagnie d'un homme!

Azura se tut, finissant de manger. Ainsi, lui aussi était seul? Mais alors, ce qu'elle avait cru dans son bureau, sur le fait que lui et Kamizori pouvaient être ensemble... serait faux? Malheureusement, la jeune femme s’était mise à penser à voix haute, et elle s’entendit demander au directeur:

-Alors... Si vous dites que vous êtes seul.. C’est qu’il n’y a rien entre vous et Kamizori?

Raté... Il pensait que la demoiselle dévoilerait ce qu'elle faisait hier soir, mais c'était raté. Bon, il ne perdait pas grand chose, c'était juste un petit jeu personnel que le démon n'avait pas gagné. Mais après tout, il en avait un peu l'habitude. La jeune femme termina son repas (Osa avait finit le sien en même temps), laissant un petit silence les séparer. Elle semblait préoccupée. Youichi ne chercha même pas à savoir de quoi... Ou plutôt il n'eut même pas le temps de chercher à savoir ce qui occupait Azura, étant donné que celle-ci dévoila ses pensées sans aucunes gênes, et donc, probablement involontairement.

-Alors... Si vous dites que vous êtes seul.. C’est qu’il n’y a rien entre vous et Kamizori?

En entendant cette phrase, Osa s'arrêta net dans son geste qui consistait à lever son verre vers ses lèvres. Les yeux écarquillés, il fixa Dominguez quelques secondes.
Comment avait-elle soupçonné qu'il y avait une aventure entre Chaka et lui ?! Non, non, il n'y avait rien !... Enfin, il y avait eu, mais c'était plus compliqué que ça... !
Il reposa son verre. Quoi qu'il ait pu se passer, il fallait nier, c'était logique. Le démon répondit alors :

- Je ne sais pas si c'est un passe-temps chez vous d'imaginer des aventures entre vos supérieurs, et dans ce cas je suis désolé de briser vos... "fantasmes", mais non, il n'y a rien entre Kamizori et moi...

- Je ne sais pas si c'est un passe-temps chez vous d'imaginer des aventures entre vos supérieurs, et dans ce cas je suis désolé de briser vos... "fantasmes", mais non, il n'y a rien entre Kamizori et moi...

... annonça Youichi, apparemment très surpris de cette remarque.
Azura, certes, soulagée, ne pu alors s'empêcher de rire en se rendant compte de l'idée farfelue qu'elle avait eue, et aussi en voyant la réaction de Youichi. Elle se mit à rire, et parvint à articuler:
-Oh! Pedona! Excusez-moi, vraiment! Je... Je suis désolée!

Cela devenait nerveux. Comment avait-elle pu être aussi bête! Il n’y avait rien entre ses supérieurs, mais elle il avait fallu qu’elle le demande au directeur! Elle avait vraiment l’air ridicule, à présent! Une fois son « fou rire » dissipé, elle s’excusa:

-J’espère que vous ne m’en voulez pas... Je ne sais pas pourquoi, je me disais...

Mais elle préféra se taire, elle en avait déjà assez dit comme ça. Tout sourire, elle proposa alors:

-Que diriez-vous d’une bouteille de vin? Histoire que vous oubliiez ce que je vous ai dit comme bêtise! Non, je rigole. C’est juste que j’en ai assez de boire que de l’eau, et puis, j’ai terminé ma première semaine d’enseignement, ça se fête, non?

Le professeur n'arrêtait pas de s'excuser... et avait l'air de vraiment le regretter. C'était pas de chance, d'avoir demandé une chose pareille au directeur. Surtout que celui-ci prit tout de même le temps de se demander si Azura posait ce genre de question à tous ses employeurs. Si c'était le cas, pas étonnant qu'elle était au chômage il y avait une semaine seulement. Mais il restait preplexe sur la façon dont elle avait pu imaginer quelque chose.... Il avait beau chercher, il ne voyait pas. C'était quoi son truc ? Un loup-garou, ça ne lit pas dans les pensées, si ?

- Que diriez-vous d’une bouteille de vin? Histoire que vous oubliiez ce que je vous ai dit comme bêtise! Non, je rigole. C’est juste que j’en ai assez de boire que de l’eau, et puis, j’ai terminé ma première semaine d’enseignement, ça se fête, non?

Là, il aurait peut-être mieux fait de refuser et de s'en aller, retourner faire sa paperasse en se jurant de ne plus jamais accepter de dîner avec un professeur. Seulement maintenant, il était trop curieux, il voulait savoir comment elle avait fait. Sans répondre, il alla donc chercher une bonne bouteille de vin, et deux verres à vin en prime. Le démon les servit tous les deux, avant de demander, intrigué :

- Félicitations pour votre semaine... Mais je suis désolé d'insister, j'aimerais savoir comment vous avez pu avoir une telle idée ? pas besoin de se répéter, Youichi devinait qu'elle comprendrait de quoi il parlait...

- Félicitations pour votre semaine... Mais je suis désolé d'insister, j'aimerais savoir comment vous avez pu avoir une telle idée ?

Azura rougit légèrement, encore honteuse d'avoir dit une chose pareille. A présent, elle aussi se demandait comment elle avait pu penser une telle chose. Elle sourit et répondit, hésitante, à Youichi:

-Eh bien... Je ne sais pas vraiment^^’. Kamizori avait l'air très déçu de ne pas dîner en tête à tête avec vous, le jour de mon arrivée, et il me sembla très... énervé quand il m’a vue en votre compagnie. C’est tout^^. Je suis désolée d’avoir eu autant d’imagination, vraiment, señor. J’espère que vous ne m’en voulez pas?

Il ne semblait pas vraiment en colère contre elle, juste intrigué. Elle porta son verre à ses lèvres, ne quittant pas le regard du directeur des yeux, espérant qu’il lui dise qu’il ne lui en voulait pas, et sentit passer sa première gorgée d’alcool de la soirée...

-Eh bien... Je ne sais pas vraiment^^’. Kamizori avait l'air très déçu de ne pas dîner en tête à tête avec vous, le jour de mon arrivée, et il me sembla très... énervé quand il m’a vue en votre compagnie. C’est tout^^. Je suis désolée d’avoir eu autant d’imagination, vraiment, señor. J’espère que vous ne m’en voulez pas?

Ah... Ahah... ahaha... Quel idiot ce Chaka. Faisait-il exprès de risquer de les griller ? C'était un inconscient ce type, un inconscient pur... Youichi prit quelque secondes pour imaginer comment il allait lui faire payer la honte que le directeur était entrain devoir essuyer. Et encore ! Combien pensaient la même chose qu'elle, tout bas ? Argh ! Il préférait ne pas y penser. Autant rester en bonne santé, au moins cette soirée.
Désolée d'avoir autant d'imagination... Si Dominguez avait su, elle aurait plutôt été désolée d'être aussi perspicace. Pourquoi y avait-il donc des gens qui comprennent les choses aussi vite hein ? Si Dieu avait fait les gens à son image, alors Dieu devait vraiment être quelqu'un de difficile à côtoyer.

- Ah... ahah... C'est intéressant comme... ... réflexion... il laissa un petit silence de quelque seconde, le regarde perdu dans une autre pensée, Vous n'avez pas eu beaucoup d'hommes dans votre vie, pas vrai ?