Première soirée ensemble... [Terminé]

Oxana se tenait droite, un verre que Daidaiiro lui avait donné à la main. Elle ne savait même pas ce qu'il y avait dedans. Tout ce qu'elle voyait, c'était des ombres qui bougeaient, dansaient au rythme de la musique.
Environ un quart d’heure plus tôt, Dai’ était venu toquer à la porte de sa chambre. Ils s’étaient ensuite mis en marche pour la discothèque. Oxana n’avait pas vraiment de tenue appropriée pour ce genre de soirée, elle avait donc finit par opter pour un jeans, des bottines noires à talons et un T-shirt anthracite bouffant qui serrait au niveau de la taille et dont les manches laissaient un peu percevoir les épaules. C’est à peu près tout ce qu’elle possédait comme vêtements qui sortait de l’ordinaire. C’était tout ce qu’elle avait trouvé pour sortir avec Daidaiiro.
En marchant, ils avaient un peu discuté. Un peu. Oxana avait tout de même expliqué au renard d’ou elle venait exactement, et il lui avait avoué d’ou il venait lui aussi. L’écosse. Un pays qu’Oxana rêvait de visiter, un jour, avec tous ses manoirs et ses lacs...
Ils avaient fini par arriver devant la fameuse disco. A ce moment-là, la jeune russe aurait volontiers fait demi tour. Elle n’avait rien à faire ici. Ce n’était pas un endroit pour elle. Mais Dai’ l’avait entraînée à l’intérieur, tout sourire. Il l’avait amenée dans un coin, saluant quelques personnes en passant. A nouveau, la vampire se demanda pourquoi elle avait accepté de venir. Daidaiiro avait des amis, ici, il n’avait pas besoin d’elle. Et dire qu’elle avait cru qu’elle lui ferait de la peine si elle refusait de l’accompagner...
Comme elle ne dansait pas, le renard lui avait apporté quelque chose à boire. Elle avait désormais une excuse pour ne pas danser, c’était déjà ça.
Déjà dix minutes qu’ils étaient là, et elle j’avait toujours pas bougé. Elle était bien trop timide pour danser devant tout ce monde, et surtout devant Dai’. Elle se ridiculiserait, c’était certain...
Daidaiiro ne semblait pas vouloir la laisser toute seule. C’était sympa. Mais il n’allait sûrement pas attendre sur elle toute la soirée, il allait bien finir par lui dire de danser ou quelque chose...

Daidaiiro regardait la jeune russe d'un air étonné. Les lumières de la discothèque brouillaient un peu l'image de la jeune fille, mais on devinait à la présence qu'elle dégageait qu'elle regrettait d'être là. L'ange un peu farfelu se souvenait parfaitement de sa première fois, la première fois qu'il était entré dans une boîte à musique vivante et illuminée. Le son asourdissant l'avait d'abord un peu effrayé, il s'était souvenu avoir pensé à retourné sur ses pas. Et puis, il s'y était fait. La musique bien trop forte l'enivrait, il s'était senti renaître, emporté par la foule qui dansait au même rythme, imbibé d'alcool et déboussolé par l'éclarage complétement fou.
Depuis, il y retournait sans arrêt. Il pensait qu'en emmenant la jeune fille avec lui, il la débloquerait, qu'elle se ferait quelques amis et, par la même occasion, qu'elle se rendrait compte de la jouissance que pouvait donné un lieu aussi mouvementé. Mais à voir, c'était loin de marché. Oxana n'avait pas bougé, le verre qu'il lui avait donné à la main pour qu'elle ne soit pas trop ridicule.

Kazuru avait bien remarqué ces personnes qui lui avaient lancé un regard attrayant. Ils lui disaient "viens vers nous !", mais Daidaiiro ne bougerait pas, il avait bien l'intention de rester vers la jeune russe, comme il lui avait promit. Ce qui devait grandement étonné les gens de la disco, puisque l'ange était connu pour être fugace. Sa présence était plutôt éphémère, il allait une fois vers eux, un petit coup vers elles, une autre fois vers celui-là... Ils ne l'avaient que rarement vu aussi longtemps en compagnie d'une seule personne. Et ça ne faisait qu'un quart d'heure que l'ange et la vampire étaient là. C'est dire.
L'appel de la piste se faisant sentir sur lui, Daidaiiro opta pour une solution de fuite : sortir. Il fallait qu'ils sortent, sinon Dai' comme 'Ana allaient devenir fous.

Il s'approcha d'elle avant de lui dire à l'oreille, étant donné que ce n'était que comme cela qu'ils avaient une chance de s'entendre, les mots suivants :
- Viens, on va dehors... Pour discuter un peu. et s'éloigna pour leur frayer un chemin à travers la petite foule.

Même avec une luminosité aussi capricieuse, il était facile de le suivre. Son pull trop grand aux manches et en largeur, rayé noir et cyan, faisent encore plus ressortir sa tignasse rousse accompagnée d'une visière bleue ciel. Son jeans enduits noir aux reflets gris et ses chaussures blanches (comme le mec de la gare, en noir et fushia, avec les bords et la languette si "particuliers"... tu reconnaitras surement ;D).
Il se retourna plusieurs fois pour voir si Oxana suivait, et fut soulagé quand ils arrivèrent à la sortie...

Oxana n'en pouvait plus, elle en avait ras le bol d'être ici. Non pas qu’elle se sentait mal, mais juste qu’elle ne supportait pas cet endroit. Elle regardait tous ces gens danser, rire, boire... Et elle observa Dai’ qui crevait d’envie de rejoindre ces personnes. Elle allait aller lui dire qu’elle s’en allait, qu’elle le laissait tranquille avec tous ses potes, mais c’est lui qui vint vers ele pour lui dire à l’oreille:

- Viens, on va dehors... Pour discuter un peu.

Bonne idée. Enfin, non, pas vraiment en fait. Oxana n’aimait pas tellement discuter avec les autres. Mais elle savait très bien que s’il l’entraînait dehors, c’était avant tout pour l’éloigner des autres, pas pour lui parler.
Elle le suivit donc, abandonnant au passage son verre à moitié vide sur une table. Le renard n’était pas trop difficile à suivre, et Oxana ne le perdit pas une seule fois de vue avant de se retrouver dehors.
La température entre l’intérieur de la disco et l’air frais du soir contrastait énormément. Dedans, il faisait incroyablement chaud, à cause de tout le monde qui s’entassait, pour danser... Là, dehors, Oxana se sentit libérée, en quelque sorte.
Daidaiiro s’était arrêté à quelques mètres seulement de la porte de la discothèque, et on pouvait encore entendre des sons étouffées de la musique à l’intérieur. La jeune russe se tourna vers le renard, et s‘excusa:

-Je suis désolée, je suis en train de bousiller ton samedi soir.

Elle sortit de la poche de son pantalon un paquet de cigarettes. Elle en avait toujours un sur elle, c’était une vieille mauvaise habitude. Oxana plaça une cigarette entre ses lèvres, l’alluma avec son briquets uniformément noir et jeta un regard à Dai’. Il allait sûrement lui dire que fumer nuit gravement à la santé, comme tout le monde lui faisait remarquer. Et elle lui ferait une réplique quelconque bien glaciale, comme elle le faisait à chaque fois. Mais non, elle ne lui laissa pas le temps de répliquer quoi que ce soit, car elle annonça nonchalamment:

-Je vais rentrer. Je n’ai rien à faire ici. Mais avant, tu voulais me dire quelque chose? Tu m’as dit qu’on sortait pour discuter.

'Ana afficha un visage un peu plus serein, une fois qu'ils furent à l'extérieure. Elle haissait tant les gens que ça ? L'air frais, l'absence de monde et l'occasion de n'avoir de contact avec personne étaient donc ses élèments... ?
Ils étaient si différents... Mais pourquoi donc avait-elle acceptée de le suivre ? Il aurait certes été déçu, sur le moment, mais probablement beaucoup moins que ce soir-là. Il se serait senti moins ridicule d'avoir voulu la sortir de sa coquille.
Mais la jeune fille de glace s'excusa, elle était désolée de faire de son samedi soir un cauchemar. Bah, c'était pas bien grave. Il esquissa un petit sourire déçu et répondit, en même temps qu'elle sortait un paquet de cigarette de sa poche :

- Bah, ça fait rien... C'est pas le dernier de ma vie.

Il la regardait glisser le petit condensé de mort lente entre ses lèvres, lui mettre feu, et le respirer comme tout fumeur trouvant dans ce suicide autorisé une petite partie de bonheur. Il ne l'imaginait pas fumer. Et n'imaginait pas non plus qu'ils se tuaient tous les deux avec la même marque de mort. Elle lui jeta un petit regard, comme si elle s'attendait à ce qu'il critique ou dise quelque chose de désagréable, mais ne le laissa pas parler... Et avoua enfin ce qu'elle avait l'intention de faire, même si lui l'avait déjà deviné.

-Je vais rentrer. Je n’ai rien à faire ici. Mais avant, tu voulais me dire quelque chose? Tu m’as dit qu’on sortait pour discuter.

Il la fixa de ses yeux brillants quelques secondes, avant de regarder un peu parterre comme s'il cherchait ses mots. Finalement, il se redressa légèrement en lâchant, intrigué :

- Je voulais te demander pourquoi tu détestes tellement les gens... C'est de la peur ou du dégoût ? c'était une des premières fois qu'Oxana pouvait ne pas voir cette légendaire vivacité dans les mots et dans le regard du renard... C'était sûrement parce qu'ils touchaient là un sujet qui lui tenait vraiment à coeur : les gens. Peut-être parce qu'il considérait, inconsiemment, la foule comme une deuxième partie de lui. Peut-être parce qu'il avait toujours eu peur d'être seul.
Mais avant qu'elle ne puisse répondre, il posa ses yeux sur la cigarette de la jeune femme, et demanda, avec un petit sourire mystérieux :

- Tu m'en propose pas une ?

- Je voulais te demander pourquoi tu détestes tellement les gens... C'est de la peur ou du dégoût ?

Voilà, voilà. C'était donc de ça qu'il voulait lui parler: de sa nature antisociale. La jeune russe aurait certainement répondant au renard d'aller se faire voir avec ses questions débiles, mais il la devança en lui demandant une cigarette. Tiens donc, il fume? Pas si étonnant que ça, en fait.
Sans rien dire, Oxana tendit son paquet de cigarettes à Dai', souffla une volute de fumée, et répondit en regardant dans le vague:

-Ni l’un ni l’autre.

Elle s’appuya dos au mur de la discothèque et poursuivit:

-J’ai vécu en Russie, dans un bled totalement paumé, avec pour seule famille ma grand-mère. J’étais toujours toute seule, sans amis avec qui jouer et m’amuser. J’ai appris à vivre dans la solitude de la toundra, comment veux-tu que j’aime me retrouver confinée dans un minuscule bâtiment, entourée de monde et de bruit?

Oxana resta songeuse quelques secondes, avant de se redresser et de s’avancer vers le renard. Elle lâcha sa cigarette et l’écrasa du bout du pied. Elle était plutôt satisfaite, elle avait réussi à trouver une réponse quelconque pour la question de Dai. Parce qu’il s’avérait qu’en fait, elle-même ne savait pas pourquoi elle détestait tant les gens. Bien sûr, il y avait toujours cette colère contre les autres races de se lier contre les vampires, contre ses parents. Mais il ne s’agissait pas que de ça.
La jeune russe fixa le renard droit dans les yeux et ajouta avec un sourire narquois, et elle ajouta:

-Mais dis-moi plutôt pourquoi toi tu aimes tant tous ces gens, là-dedans -elle désigna la discothèque- alors que tu sais pertinemment que plus de la moitié se fiche pas mal de toi?

Il prit une des cigarettes qu'elle lui tendait, sans rien dire... Pas de remarque, pas de merci. Après tout, Oxana ne l'aurait pas fait pour lui, et le renard devinait que la "Cosaque du Japon" ne se vexerait pas pour si peu. Et il ne voulait surtout pas stopper la jeune fille dans sa réponse, il voulait entendre ce qui la rendait si intouchable...
Elle s'appuya contre le mur de la discothèque, quand il alluma d'un geste habituel ce qui les empoissonait, lui et elle.

-J’ai vécu en Russie, dans un bled totalement paumé, avec pour seule famille ma grand-mère. J’étais toujours toute seule, sans amis avec qui jouer et m’amuser. J’ai appris à vivre dans la solitude de la toundra, comment veux-tu que j’aime me retrouver confinée dans un minuscule bâtiment, entourée de monde et de bruit?

C'est vrai que dit comme ça... Le feux d'articifes laissa échapper de ses lèvres une bouffée de fumée blanche. Comment avait-elle bien pu vivre sans amis avec jouer et s'amuser. Pourquoi n'avait-elle vécu qu'avec sa grand-mère ? Qu'étaient devenus ses parents, M. et Mme Aleksandrovitch ? Avaient-ils osé l'abandonner dans le vaste territoire russe, couvert de neige et de vent ?
Mais ce qui l'intriguait le plus, c'était cette vision là : Oxana était libre. Libre comme le souffle du vent slave qui emporte tout avec lui, flocons, chaleur. Et l'amener là dans une boîte à musique aussi vivante que bruyante revenait à tenter de capturer ce vent puissant avec un filet à papillon.
C'était simplement stupide.

Il regarda le pied de la jeune fille écraser avec indifférence le reste de braise de la cigarette. En relevant les yeux, il tomba nez-à-nez avec ceux noirs de la vampire, qui, l'air de l'avoir piégé avec son propre piège. Oxana demanda alors au renard fait comme un rat pourquoi lui, aimait tant les gens. Elle lui demandait, en somme, pourquoi étaient-ils si différent. Il prit sa cigarette entre ses doigts et souffle un peu, avant de baisser la main. Cette question méritait réfléxion.
Sans baisser les yeux, il lui répondit avec un petit sourire sincère :

- Je ne sais pas... C'est peut-être cette hypocrisie qui me plaît. Peu importe s'ils se fichent tous de moi, je n'ai pas l'intention de leur demander quelque chose... Je veux juste qu'il fasse semblant d'être là. Comme mes parents n'ont jamais rien eu à faire de leur fils, je suis allé chercher ailleurs. Leur amitié n'a pas besoin d'être sincère, elle a simplement besoin d'en avoir l'air, tout comme ma famille avait besoin de faire semblant de m'aimer... Je ne suis pas comme toi Oxana, j'ai juste peur qu'on croit que je suis seul. Même si en réalité je le suis.

Il tira à nouveau sur sa cigarette. Elle lui avait avoué ne pas avoir de parent, il avait fait pareil. Du donnant-donnant, en quelques sortes. Il n'était pas sûr de ce qu'il disait, car même s'il y avait réfléchit des heures et des heures, rien ne lui disait qu'il avait trouvé la bonne réponse.
Le renard n'avait pas quitté les yeux de la jeune fille une seule fois.

- Je ne sais pas... C'est peut-être cette hypocrisie qui me plaît. Peu importe s'ils se fichent tous de moi, je n'ai pas l'intention de leur demander quelque chose... Je veux juste qu'il fasse semblant d'être là. Comme mes parents n'ont jamais rien eu à faire de leur fils, je suis allé chercher ailleurs. Leur amitié n'a pas besoin d'être sincère, elle a simplement besoin d'en avoir l'air, tout comme ma famille avait besoin de faire semblant de m'aimer... Je ne suis pas comme toi Oxana, j'ai juste peur qu'on croit que je suis seul. Même si en réalité je le suis.

Oxana avait écouté attentivement. Le renard ne l'avait pas quitté des yeux depuis qu'il s'était mis à parler, et ce fût elle qui détourna le regard en premier. La vision des chose de Dai était plutôt touchante, mais il pouvait très bien avoir menti, tout comme elle. La jeune fille chassa immédiatement cette idée de sa tête: comment pouvait-il mentir? Lui? Il était bien trop honnête pour ça. Pas comme elle, qui n’osait rien lui avouer.
La jeune russe marcha alors jusqu’au banc public à côté de la disco, à environ cinq mètres du renard. Elle s’assit et soupira:

-Au fond, on n’est pas tellement différent toi et moi. Nous sommes seuls au monde, et nous avons chacun trouvé un moyen pour nous défendre: moi j'ai appris à aimer la solitude, et toi tu cherches refuge dans la foule. Je ne sais pas laquelle des deux solutions est la meilleure, mais du moment qu'elle nous convient...

Oxana se tut quelques instants, réalisant qu'elle était en train de parler à un type qu'elle ne connaissait que depuis quelques heures. Pourtant, ça ne l'embêtait pas tant que ça, finalement. La compagnie de Dai n'était pas si désagréable... Seulement, là, il commençait à y avoir un long silence. Sans vraiment savoir ce qu'elle faisait, la jeune russe demanda, comme on parle de la pluie et du beau temps:

-Tu es de quelle race au fait? Un humain?

Elle s'en alla, sans prévenir. Mais pas bien loin. La jeune russe fit quelque pas, pour finalement arrêter son "parcours" vers le banc public le plus proche de "Abby's Secret". Elle n'avait mis que quelque seconde avant de s'asseoir, mais les minutes vides de mots qui suivirent laissèrent à Dai' tout le temps de se demander s'il n'aurait pas mieux fait de se taire... Il venait de dévoiler une petite partie de sa vie privée, mais une petite douloureuse. Il avait avouer être seul et l'avoir toujours été, à cette fille qui visiblement ne l'aimait pas beaucoup. Ne l'aimait pas du tout aurait peut-être été plus plausible, mais le pessimisme n'est pas le genre du renard.
Finalement, il se décida à la rejoindre. Il commença à s'approcher d'elle, timidement. Il craignait un peu de faire la mauvaise chose. Si Oxana s'en était allée, c'était peut-être pas pour que le feux-d'artifice ne la suive. Mais bon, "qui ne tente rien n'a rien", comme il se disait souvent.

Il était à présent juste derrière le dossier du banc, et la demoiselle prit la parole. Elle disait qu'ils n'étaient pas si différent que ça, ils étaient seuls, et avaient tous les deux trouvé comment apprivoisé cette solitude. La russe l'affrontait de face, alors que Dai' la fuyait vers l'avant. Mouais, il n'avait peut-être pas le beau rôle, dis comme ça, mais jamais il n'aurait le courage et la capacité de changer assez pour dire adieu à cette compagnie éphémère qu'il s'était crée.
Les minutes de silence passèrent à nouveau. Il ne savait pas comment remplir ce vide. C'était rare, qu'il n'ait rien à dire, qu'il ne sache pas comme mettre des mots sur ces silences. Ce n'était pas la première fois, d'accord, mais ces moments se comptaient sur les doigts de la main.
Oxana restait, et resterait probablement l'un des plus grands mystères pour Daidaiiro.

- Tu es de quelle race au fait? Un humain? lança-t-elle contre le vent.

Ah, elle aussi pensait cela ? En même temps, il lui étaient impossible de deviner le contraire... Autant être franc, depuis qu'il était entré au lycée, il n'avait plus menti sur la vraie nature de ses origines. Et n'avait pas l'intention de recommencer.

- Presque... Je suis un ange, enfaite. Même si je suis né sans ailes ^^... Et toi, tu es humaine ? demanda-t-il, parce que oui, il se le demandait...

Avec son physique, il pencherait peut-être plutôt vers un vampire à cause de son teint blafard... Mais les humains se vexent facilement, alors mieux valait ne pas dire "tu es un vampire ?" à une humaine. Allez savoir comme elle réagirait. Surtout avec le tempérament et la répartie d'Oxana...
Brrr, cette idée lui glaçait le sang...

En entendant le renard supposer qu'elle était une humaine, le visage d'Oxana s'assombrit. Elle détestait être comparée à une humaine, ou à quoi que soit d'autre, d'ailleurs. Bon, elle aussi s'était trompée sur la race de Dai', mais lui ne le prenait pas mal, visiblement, alors qu'elle... Oxana se retourna pour faire face au renard et déclara froidement:

-Je suis un vampire.

Elle faillit même lui montrer ses longues canines pour bien lui faire comprendre, mais elle renonça: elle n’avait pas à s’attaquer à ce type, il ne lui avait rien fait. Toutefois, elle ajouta, comme pour lui faire peur:

-Je me demande comment va faire le lycée pour gérer les vagues vampiriques qui frapperont les élèves vampires... Il y en a à peu près tous les mois...

Oxana sourit, découvrant involontairement ses dents. Au fond d’elle-même, elle se réjouissait de cette future vague, juste pour voir comment ça allait se passer. Iraient-ils en ville? Ou bien les enseignants les forceraient-ils à boire du sang d’animaux? Et si ça dégénérait et qu’un élève humain se faisait mordre? Puis la jeune russe se rendit compte que Dai était toujours là. Elle ne savait pas si elle l’avait effrayé avec sa révélation, et elle regrettait un peu de s’être laissée aller. Elle décida alors de changer de sujet:

-Un ange sans ailes, c’est plutôt rare, non?

Un vampire... D'accord, il avait compris, pas besoin de le regarder comme ça. D'accord, il s'était trompé, pas besoin de le regarder comme ça. D'accord, il était une proie facile, pas besoin de le regarder comme ça. Hurk, il en avait encore plus froid dans le dos. C'était pas très malin d'avoir fait d'un vampire une jeune fille au tempérament glacial... Jamais elle n'aura la moindre pitié pour un pauvre ange comme Daidaiiro. Surtout qu'il savait bien que les anciens volatiles étaient les mets préférés des anciennes chauve-souris. Evidemment, il fallait qu'il soit tombé sur une vampire. Ben oui, pourquoi lui facilité la vie ?
Le pire était qu'elle, elle avait l'air de bien s'en amuser, et en rajoutait encore...

-Je me demande comment va faire le lycée pour gérer les vagues vampiriques qui frapperont les élèves vampires... Il y en a à peu près tous les mois...

Génial. Lui qui avait oublié que les vampires avaient des "vagues satiriques"... Peut-être aurait-il mieux fait d'aller dans un lycée pour humains... Mais qu'est-ce qu'il était entrain de penser ?! Après tout, il n'avait rien à craindre, les gérants du lycée ne mettraient pas leurs élèves en danger !... non ?... Ils avaient surement trouvé une solution. Peut-être donnaient-ils à chaque élève qui n'était pas un vampire une carabine, ou une arme quelconque ?.... Peut-être que tous les vampires étaient enfermés ? Arf, il verrait le moment venu, inutile de réfléchir si c'était pour trouver des idées aussi stupides...
En plus, elle avait sourit, découvrant ainsi ses canines raluisantes. Oxana voulait-elle vraiment lui coller la trouille ? En tout cas, s'était réussit. Enfin un peu. Parce qu'il parvenait quand même à se demander comment s'était, d'embrasser une vampire. Ces canines n'étaient-elles pas gênantes ?
Heureusement, la russe parvint à le sortir de ses pensées sordides en lui demandant si un ange sans ailes n'était pas rare. Un peu que ça l'était, quelle question !

- Ouais... Et c'est mal vu par les autres. Alors j'ai passé mon enfance dans une école d'humain... Mais pour revenir à ce que tu disais avant, tu oserais... me manger, moi ? demanda-t-il, innocemment. Il ne pensait pas que c'était la meilleure occasion qu'avait Oxana pour l'achever de peur...

Dai semblait perdus dans ses pensées. Visiblement, Oxana avait réussi à l’intimider en lui révélant sa race, et en s’amusant à lui parler des vagues vampiriques. Il paru soulagé qu’elle change de sujet en lui demandant si les anges sans ailes étaient rares.

- Ouais... Et c'est mal vu par les autres. Alors j'ai passé mon enfance dans une école d'humain... Mais pour revenir à ce que tu disais avant, tu oserais... me manger, moi ?

Sa question mit plutôt mal à l’aise Oxana. Elle ne pensait pas qu’il aurait si peur d’elle à présent. En plus, l’idée de mordre Dai semblait tellement absurde pour la jeune fille! Non, elle ne serait jamais capable de faire une chose pareille, il s’était montré bien trop gentil avec elle pour lui infliger ça. Et puis, même si elle l’avait voulu, comment aurait-elle pu mordre quelqu’un avec un sourire pareil? Oxana sortit de ses pensées, rougissant intérieurement. Là voilà qui pensait au sourire ravageur du renard! Décidément, elle n’allait pas bien, un peu de repos lui ferait le plus grand bien.
La jeune russe regarda le renard droit dans les yeux et lui répondit franchement:

-Écoute, jamais je ne te mordrais, d’accord? Excuse-moi si je t’ai inquiété avec mes histoires de vampires, je n’aurais pas du te dire tout ça.

Machinalement, elle sortit à nouveau de sa poche son paquet de cigarette. Elle avait terminé la dernière il y avait plusieurs minutes, mais une deuxième ne lui ferait pas de mal. Constatant que le renrad avait, lui aussi, finit la sienne, elle proposa en souriant timidement:

-Euh... Tu en reveux une?

Ah, tant mieux ! Alors elle n'avait pas du tout l'intention de le manger... Ça l'arrangeait. De toute façon, que ce soit par Oxana ou un autre vampire, il n'avait et n'aurait sûrement jamais envie de finir vidé de son sang. En plus elle s'excusait de lui avoir fait peur avec ses histoires... Woh, elle s'excusait ? C'était quelque chose qu'il n'aurait jamais pensé entendre de la part de la jeune russe. Il l'aurait plutôt imaginé le traiter de peureux, de trouillard, un nom du genre.
Surtout que les anges sont les plus désavantagés dans ce genre de bataille. Ils n'ont aucun avantages... Saleté de race va, si on moins ils avaient évolués avec des particularités intéressantes, comme par exemples une force surhumaine ! "surhumaine", ahah, le jeux de mots était plus pas mal...

-Euh... Tu en reveux une ? lui proposa la jeune fille, en souriant timidement, comme pour cacher ses canines à présent découvertes.

Ah tiens, c'était vrai que la sienne était entièrement consumée. Il l'avait laissée brûler à ses doigts en la tirant que quelque fois, tellement il avait été pris dans ses pensées. Pas bien ça, gaspillage...
Mais il ne dirait pas non à une proposition si intéressante. Alors, avec son éternel sourire, il prit du paquet une nouvelle cigarette en disant :

- Oui, merci ! Désolé de te taxer tes cigarettes...

Après l'avoir allumée, il tira un peu dessus, avant de reprendre la conversation en disant ses pensées à haute voix, sans vraiment faire exprès, regardant le ciel d'un air oublié :

- ... Tu as de la chance d'être un vampire... Tu as beaucoup de façon de te défendre, tu es même un prédateur. Alors que certaines races sont si désavantagées, je me demande pourquoi...

Dai’ remercia Oxana de lui offrire une cigarette, et s’excusa de les lui taxer ainsi. Puis il leva la tête, regardant le ciel, et se mit à parler d’une façon nonchalante, comme s’il ne savait pas qu’elle écoutait:

- ... Tu as de la chance d'être un vampire... Tu as beaucoup de façon de te défendre, tu es même un prédateur. Alors que certaines races sont si désavantagées, je me demande pourquoi...

Oxana resta silencieuse un instant, et répondit d’une voix froide au renard:

-Je ne sais pas si être un vampire est une bonne chose ou non. En étant prédateur, comme tu dis, on devient aussi les ennemis des autres races. Ils nous détestent tous, parce qu’on est plus fort qu’eux et qu'on leur fait peur. Du coup, on reste entre nous. C’est peut-être aussi un peu pour ça que je n’aime pas les gens: j’ai l’impression que eux ne m’aime pas non plus.

Elle ne précisa pas que parfois, les autres races se liaient même contre les vampires et organisaient des chasses pour les exterminer. Non seulement parce qu’elle ne voulait pas que Dai se dise que les vampires sont tellement dangereux que certains veulent les tuer, mais aussi parce qu’elle ne voulait pas raconter comment sa famille s’était fait massacrée par un groupe anti-vampire.

-Je ne sais pas si être un vampire est une bonne chose ou non. En étant prédateur, comme tu dis, on devient aussi les ennemis des autres races. Ils nous détestent tous, parce qu’on est plus fort qu’eux et qu'on leur fait peur. Du coup, on reste entre nous.
C’est peut-être aussi un peu pour ça que je n’aime pas les gens: j’ai l’impression que eux ne m’aime pas non plus.

Hein ? Elle était pas entrain de répondre à ses pensées là ? Incroyable, il avait réussit à parler sans s'en rendre compte. Quel idiot. Enfin c'était pas la première fois que ça arrivait. Mais bizarrement, à chaque fois qu'il se passait quelque chose du genre, c'était pas dans son avantage.
Saloperie de pensées, jamais à leur place...
Après un petit moment de silence, il la regarda de nouveau, et répondit dans un soupir :

- Ouais... Chacun sa vision des choses. C'est bête enfaite ce que je t'ai dit. Je crois bien qu'aucune race n'est heureuse d'être... et après quelques secondes, il fit le tour du banc pour venir s'asseoir à côté d'elle. Il ajouta, avec un sourire :

- Moi je t'aime bien tu sais...

- Ouais... Chacun sa vision des choses. C'est bête en faite ce que je t'ai dit. Je crois bien qu'aucune race n'est heureuse d'être...

Oxana ne répondit rien, elle se contenta de finir sa cigarette et de la jeter le mégot par terre. A ce moment-là, le renard vint s’assoire à côté de la jeune russe et avoua:

- Moi je t'aime bien tu sais...

Oxana se tourna brusquement pour fixer Dai dans les yeux, étonnée. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il dise un truc pareil. Personne ne lui avait jamais dit un truc pareil, sauf les abrutis qui avaient tenté de la draguer, quand elle était encore en Russie. Inconsciemment, elle s’était un peu éloignée du renard, et elle finit par demander d’une voix habituellement froide, mais aussi intriguée:

-Attends, t’es quand même pas en train de me draguer, là?

Elle l'avait fixée avec méfiance, s'était éloignée un peu de lui, et, les yeux lançant des éclairs, lui avait demandé avec mépris :

-Attends, t’es quand même pas en train de me draguer, là?

Décidément, cette fille n'était pas comme les autres... Elle réagissait au quart de tour pour une phrase aussi banale ? Mais non, il n'était pas entrain de la draguer ! (Il avait des techniques bien plus efficace pour ce domaine-là... sans commentaire) Il la regarda avec des yeux aussi étonnés qu'elle, sourit, et répondit avant de tirer encore sur sa cigarette :

- Mais non ! Tu fréquentes vraiment pas beaucoup de gens toi... "Je t'aime bien", ça veut pas dire "je t'aime". Et on est pas au moyen âge, tu penses vraiment que si je voulais te draguer, je le ferais comme ça ? xD

- Mais non ! Tu fréquentes vraiment pas beaucoup de gens toi... "Je t'aime bien", ça veut pas dire "je t'aime". Et on est pas au moyen âge, tu penses vraiment que si je voulais te draguer, je le ferais comme ça ? xD

Oxana, certes quelque peu soulagée, sourit. Décidément, elle était vraiment trop impulsive. Bah, au moins ça avait fait rire Dai... Même si elle n’aimait pas tellement le fait qu’il se moque d’elle: mais elle savait que ce n’était pas méchant, elle ne lui en voulait pas. Elle se défendit en rétorquant:

-Tu me prends pour qui? Je sais bien que « je t’aime bien » ne veux pas dire « je t’aime » et tout ça, c’est juste que je me demandais si tu n’essayais pas de te... rapprocher de moi, ou un truc du genre. C’est pas souvent qu’on me dit qu’on m’aime bien, c’est même plutôt rare, alors je me posais juste la question, c’est tout.

La jeune russe commençait à parler d’une voix plus légère. Décidément, la compagnie de Dai ne la gênait plus trop, même si elle était toujours un peu réticente. Elle proposa:

-Bon, alors excuse-moi d’avoir mal interprété ta phrase, on reprend si tu veux.

Elle laissa passer quelques secondes avant de dire:

-Moi aussi je t’aime bien, enfin, disons que j’arrive à te supporter!

Ahah ! Se rapprocher d'Oxana, ça serait de la folie douce... Moins dangereux de jongler avec des tronçonneuses. D'après Daidaiiro, si on voulait "avoir" la belle russe, mieux valait attendre que ce soit elle qui vienne. Moins risqué, et moins humiliant pour elle... Sa voix, ses yeux et son attitude s'étaient adoucis, après que la jeune fille ait compris que non, le renard ne lui tournait pas autour. Il aurait pu être un peu vexé de cela, d'ailleurs... Mais l'élève le plus populaire du lycée a bien autre chose à penser...
Enfaite, c'est une question bien particulière qu'il a envie de poser à son interlocutrice...

-Moi aussi je t’aime bien, enfin, disons que j’arrive à te supporter!
Il sourit à nouveau. Il aimait bien son répondant. Elle avait toujours le truc que peu de personnes auraient eu l'idée de dire... Un vrai boomerang, cette fille.

- C'est déjà bien... Dis voir, j'ai une question à te poser. J'imagine que tu as remarqué que je suis plutôt curieux alors... Tu as déjà eu un petit-ami, toi ?

Question indiscrète, certes, mais question à laquelle il lui était incapable de répondre seul...

Dai sourit et déclara que c’était déjà bien, qu’elle arrive à le supporter. Puis il lui avoua qu’il avait une question à lui poser. Avait-elle déjà eu un petit ami? Oxana baissa les yeux, ne sachant quoi répondre. C’est que c’était compliqué. Elle regarda le renard et plaisanta:

-Et après tu veux me faire croire que je ne t’intéresse pas, hein?

Fourrant ses mains dans ses poches, elle poursuivit:

-Ben en fait, oui j’ai déjà eu des petits amis, mais tu vois, ça ne durait jamais bien longtemps. Je crois bien que le maximum a été de quatre jours, c’est te dire. Bref, c’était jamais du sérieux, des flirts, rien de plus.

Elle ne savait pas trop si elle devait retourner la question à Dai. Il avait déjà dû avoir des petites amies, peut-être en avait-il une en ce moment. Et elle ne voulait pas l’entendre le dire. Mais la curiosité était trop forte. Nonchalamment, elle demanda:

-Et toi? A combien de filles as-tu déjà fait chavirer le cœur?

Hum hum. Donc, elle avait déjà eu des petits amis. Là, fallait avouer que même si ça n'avait jamais duré longtemps, il ne s'y attendait pas. Il l'imaginait plus leur mettre une raclée en les insultants qu'en répondant "...oui..." timidement, comme les jeunes filles dans les manga. Ah non, cette image ne collait vraiment pas avec la jeune russe... Bien au contraire.
Quoi qu'il en soit, la pauvre demoiselle n'avait jamais vécu d'histoire d'amour... Triste non ? Oui oui, vraiment triste. A noter que si elle lui avait dit qu'elle avait gardé le même petit copain 3 ans de suite, il ne l'aurait jamais cru. Au moins là, il était sûr qu'elle disait la vérité.

-Et toi? A combien de filles as-tu déjà fait chavirer le cœur?

Il mis un petit moment avant de réagir sur la question, encore trop ému par l'aveu si tristounet d'Oxana... Avec combien de filles était-il sorti ? Bonne question ça ! Enfaite, il n'en savait rien... Il répondit alors, dépourvu et un peu gêné :

- Euh... Enfaite, je sais pas trop. En début de secondaire je changeais un peu tout les moins, donc tu devine que c'était pas non plus le grand amour. A la fin, quand je suis arrivé au Japon, c'était encore plus express xD. Mais depuis que je suis au lycée, j'ai une "petite copine officielle"... Mais je la vois jamais alors. C'est pas de l'amour non plus ^^'...

Voilà, maintenant Oxana savait à peu près tout de la vie sentimentale de Dai'. Il y en avait quand même pour qui il avait eu des sentiments, mais bon, c'était des histoires de quelques semaines, le temps qu'il en trouve une plus jolie...

- Euh... En fait, je sais pas trop. En début de secondaire je changeais un peu tout les moins, donc tu devine que c'était pas non plus le grand amour. A la fin, quand je suis arrivé au Japon, c'était encore plus express xD. Mais depuis que je suis au lycée, j'ai une "petite copine officielle"... Mais je la vois jamais alors. C'est pas de l'amour non plus ^^'...

Il était un peu comme elle en fait. Pas de relations bien stables, qui dure des mois. Sauf qu’il avait encore un espoir. Ainsi, il avait une petite amie depuis le début du lycée? Oxana était curieuse de savoir qui c’était. Elle s’imaginait une jeune fille, ouverte, drôle, sympathique... Comme Dai, et tout le contraire d’Oxana! Curieuse, la jeune russe lui posa alors la question:

-Je vois... Et tu dis que t’as une copine depuis le lycée? C’est qui?

Au fond, Oxana était déçue qu’il ait une copine. Elle s’imaginait qu’ils auraient pu devenir amis, tous les deux, mais avec les risques de jalousie de la copine, c’était plutôt râpé. Et puis de toute façon, avait-elle envie d’avoir un ami? Bien sûr que non, qu’est-ce qu’elle était en train de penser, là? Oxana n’avait pas besoin d’amis, elle avait toujours été seule, elle resterait toujours seule. Pas besoin que cela change, pas besoin de Dai.

-Je vois... Et tu dis que t’as une copine depuis le lycée? C’est qui?

Elle avait l'air curieuse... Et une peu déçue. Était-elle jalouse de lui ? Lui qui n'était pas tout seul ? Non, quelle idée. Oxana aurait même plutôt été du genre à le plaindre, puisque cette jeune russe fait tout ce qu'elle peut pour être toute seule. C'est vrai, jamais elle ne pourrait envier quelqu'un comme Dai', son pure contraire... Il répondit alors, pour plaisanter :

- Et après tu dis que je t'intéresse pas ? ;D avec un petit sourire charmeur.

Quel mystère cette fille, incroyable. A chaque fois qu'il pensait l'avoir comprise, du moins un peu, il se révélait qu'il avait tout cru à côté. Comment voulez-vous discuter avec quelqu'un de si imprévisible ? Mais bon, il allait quand même répondre à sa question...

- Elle est pas au lycée, elle bosse dans un magasin de vêtements. Les études, très peu pour elle xD. Son nom c'est Aisuru Hogaraka, mais je pense pas que tu la connaisse...

- Et après tu dis que je t'intéresse pas ? ;D

Oxana ne répondit rien, se contentant de faire un faible sourire. C'était dingue comme elle pouvait se sentir à l'aise avec un type qu'elle ne connaissait que depuis quelques heures à peine. Ca la perturbait même. Elle n'avait pas l'habitude. En fait, elle ne voulait pas trop le reconnaître, mais elle aimait bien le renard, en tout cas plus que ce qu'elle lui avait laissé croire en lui disant qu'elle "arrivait à le supporter".

- Elle est pas au lycée, elle bosse dans un magasin de vêtements. Les études, très peu pour elle xD. Son nom c'est Aisuru Hogaraka, mais je pense pas que tu la connaisse...

Bof, non, elle ne voyait pas qui c'était. Et elle s'en fichait pas mal, de toute façon.

-Non, je ne la connais pas.

La jeune russe renonça à demander au renard pourquoi il ne voyait pas sa copine souvent, elle voulait changer de sujet, maintenant, et laisser Dai et sa petite amie tranquille.
Après un court instant de silence, elle eu une question à lui poser:

-Dai, pourquoi tu restes là avec moi sur ce banc, alors que tu pourrais aller t'amuser avec tes potes à l'intérieur?

C'est vrai que ça, elle n'arrivait pas trop à comprendre. Parce qu'après tout, elle n'était pas si intéressante que ça, et connaissant la nature fêtarde du renard, il semblait bizarre qu'il préfère rester vers elle...

-Dai, pourquoi tu restes là avec moi sur ce banc, alors que tu pourrais aller t'amuser avec tes potes à l'intérieur?

Ah, pas faux... C'est vrai que s'il avait raconté ça à quelqu'un, qu'il était resté dehors d'un discothèque plus d'une heure, sans que celle-ci soit fermée, et remplie de gens au caractère aussi dérangé que lui, eh bien... personne ne l'aurait cru. Sa réputation de noceur cachait parfois sa vraie nature... Sans hésiter, il répondit avec un sourire charmeur :

- Parce que mes potes, je peux les revoir tous les soirs. Alors que nous deux, tout seuls, je sais pas si ça se reproduira ^^....

Dure réalité que celle-ci... Dai' n'avait aucune idée de l'avenir de leur "amitié". Demain, feraient-ils comme s'ils ne se connaissaient pas ? Auraient-ils joué la comédie de bien s'entendre juste pour ce soir, parce qu'ils n'avaient rien d'autres à faire ? Quoi qu'il en soit, le renard espérait vraiment que des soirées comme celle-ci, ils en passeraient encore quelques unes ensemble. Il aimait bien la compagnie froide de la jeune fille, cette compagnie sauvage qu'il fallait apprivoiser chaque secondes un peu plus...

Sans l'ombre d'une hésitation, le renard répondit à la question de la jeune Russe, non sans un sourire plutôt charmeur (il avait beau dire qu'il ne la draguait pas, ça devenait de moins en moins crédible...):

- Parce que mes potes, je peux les revoir tous les soirs. Alors que nous deux, tout seuls, je sais pas si ça se reproduira ^^....

Ca se tenait. Oxana n'était pas une fille comme beaucoup d'autres, ce n'était pas parce qu'elle passait une soirée avec quelqu'un qu'elle devenait forcément son amie.
N'empêche, là, c'était un peu différent. Oxana se sentait à l'aise en sa compagnie, et même si ç'a n'était pas dans sa nature, cela ne la dérangerait pas de recommencer. Mais ça, pas question de l'avouer. Ni au renard, ni à elle-même d'ailleurs. En effet, la jeune fille n'aimait pas tellement l'idée que ce type ait réussi à "l'approcher" si facilement. Ca ne lui ressemblait pas, à elle, la fille froide et solitaire.
Elle lâcha donc un "Je vois", et continua à tirer sur sa cigarette pendant quelques secondes. Puis, elle demanda, directement:

-Pourquoi tu préfères passer tes soirées avec tes potes qu'avec ta copine? Tu dis que tu ne la vois jamais. T'as le temps pourtant, non?

C'était peut-être indiscret. Après tout, sa vie sentimentale ne la concernait pas. Mais elle avait envie de savoir, c'est tout.